PRATIQUE
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L’analyse de sol passe d’abord par une
bonne observation
La notion de sol vivant, si elle est déjà partiellement admise dans le monde agricole, peine encore à percer
auprès des jardiniers amateurs. Ces derniers auraient pourtant tout à gagner à s’intéresser d’un peu plus
près à la terre de leur jardin, à l’aide d’une loupe et d’une simple bêche!
Une terre brune, grumeleuse en surface, bien colonisée par des racines, où l’on repère des turricules de lombrics: voilà ce à quoi tout bon sol de jardin devrait ressembler. «Pour être fertile, un sol doit être vivant, que ce soit dans le champ d’un agriculteur ou le jardin d’un particulier», relève Elena Havlicek, spécialiste en la matière à l’Office fédéral de l’environnement. Mais comment s’assurer que le potager dont on vient d’hériter est effectivement de qualité et fertile? Avant de se lancer dans une coûteuse analyse des éléments minéraux en laboratoire, mieux vaut déjà… se munir d’une loupe, d’une bêche, et plonger son nez vers le sol. «L’analyse visuelle, tactile et olfactive suffit généralement à mieux le connaître», poursuit l’experte. Il faut donc commencer par repérer la présence d’êtres vivants: les vers de terre surtout, mais aussi les acariens, les collemboles, et même les champignons ont-ils déjà élu domicile dans votre parcelle? Plus il y a de vie, plus le sol sera sain.
ADAPTER SES PRATIQUES
Puis, un test à la bêche – dont le protocole est disponible sur internet – est une méthode simple pour évaluer rapidement la structure ainsi que la qualité du sol: y a-t-il des mottes de terre fines, ainsi que des galeries de vers de terre? Au contraire, y a-t-il un croûtage et des mottes compactes? Le sol sent-il mauvais, présente-t-il des colorations gris-bleu, signe d’asphyxie? Les racines traversent-elles les couches ou sont-elles déformées? «Toutes ces observations conduisent le jardinier à adapter ses pratiques, en laissant par exemple les résidus de culture et en adoptant une rotation dans ses plates-bandes», indique Elena Havlicek.
Si les kits du commerce permettant de déterminer le pH du sol ne s’avéreront utiles que pour la culture de plantes avec des besoins particuliers (comme les rhododendrons, qui aiment l’acidité), une analyse plus fine pourrait toutefois s’avérer pertinente dans le cas des jardins urbains, car ils risquent d’être contaminés par des métaux lourds. En cas de doute, le service cantonal des sols saura répondre aux inquiétudes du jardinier!
CLAIRE MULLER