EN BREF
L’ACTUALITÉ DU PARC NATUREL RÉGIONAL DU DOUBS
PHOTOGRAPHIER LE TEMPS QUI PASSE
Que sont devenus les paysages d’antan? Comment l’implantation humaine et la nature évoluent-elles? Pour y répondre, quoi de mieux que des photographies? L’Observatoire du paysage est une démarche conjointe des parcs régionaux du Doubs et de Chasseral.
Des photographes, amateurs ou confirmés, s’engagent à immortaliser sous le même angle, deux fois par an, au printemps et en automne, le même paysage, sur une durée minimale de deux ans. L’objectif est de fournir des outils de connaissance et de compréhension des paysages. C’est un projet au long, voire très long cours. En impliquant les habitants et les classes d’écoles et en se penchant sur des paysages du quotidien, l’Observatoire du paysage est aussi un outil de sensibilisation et d’éducation à l’environnement. Allée d’arbre, entrée de hameau, lisière de forêt ou paysage industriel: une quarantaine de sites sont déjà suivis par une trentaine de bénévoles, douze classes et les parcs eux-mêmes. Les premières photographies ont déjà fait l’objet d’une exposition lors des Rencontres photographiques de Tramelan. D’autres restitutions auront lieu prochainement. Un site internet permettra aux parrains-marraines de déposer leurs photos et aux curieux de visualiser les changements. Des étudiants de l’École des arts appliqués de La Chaux-de-Fonds ont planché dessus. Le site sera en ligne tout bientôt.
FRITILLAIRE PINTADE EN DANGER
Ses tépales pourpres en damier sont de plus en plus rares sur les terrasses alluviales qui bordent le Doubs. La fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) est une bulbeuse qui apprécie les prairies humides et les zones inondables, des milieux en voie de disparition. Inscrite sur la liste rouge des espèces menacées, elle fait l’objet d’un projet de réimplantation à long terme dans le Parc. Projet soutenu par les Jardins botaniques de Porrentruy et de Neuchâtel, les Offices cantonaux de la nature et de l’environnement (JU, NE), Le Pays horloger (F) et le Parc du Doubs. C’est l’une des premières à annoncer le printemps, guettez-la!
À LA CHASSE AUX SOURCES
Chaussés de bottes en caoutchouc et munis de cartes, ils arpentent sous-bois et pâturages à la recherche de sources. Ce projet pilote concernant les infrastructures écologiques s’étend sur les périmètres des parcs du Doubs et du Chasseral et mobilise une dizaine de bénévoles préalablement formés. Les milieux fontinaux, les sources et les marais suintants sont extrêmement fragiles. Ils abritent de nombreuses espèces animales et végétales inscrites sur la Liste rouge des espèces menacées. Ces sources sont pourtant très mal connues. Leur inventaire fait défaut ou est lacunaire. La priorité est donc d’identifier et de cartographier les sites devant faire l’objet de protection. À ce jour, 180 sources ont été recensées. Un cinquième du territoire des deux parcs régionaux a été couvert. Il reste encore du travail!
À TRAVERS LE PARC À VÉLO
Six parcs naturels régionaux se sont associés pour créer la Route Verte, un voyage entre Schaffhouse et Genève qui emprunte les itinéraires de la Suisse à vélo et permet de découvrir les trésors des parcs de l’Arc jurassien. Cette nouvelle offre touristique propose une carte interactive très pratique qui permet de planifier son voyage: réserver et recharger son vélo électrique, réserver un lieu pour passer la nuit, trouver une terrasse pour se désaltérer ou un site touristique à visiter. L’itinéraire vadrouille notamment entre Saint-Ursanne (JU) et La Chaux-de-Fonds (NE) à la découverte des pâturages boisés entourés de murs de pierres sèches, où paissent vaches et chevaux franches-montagnes. En route!
CAMÉLINE, AMBASSADRICE DE CHARME
Elle a montré le bout de son museau au printemps 2018, dans l’élevage de Catherine et Denis Boichat, au Peu-Péquignot (JU). Elle, c’est une charmante pouliche franches-montagnes devenue la mascotte du Parc du Doubs. Le choix de son nom a fait l’objet d’un concours auprès du grand public. Parmi les 411 propositions commençant obligatoirement par un «C» c’est le joli nom de Caméline qui a fait l’unanimité. La pouliche grandit auprès de sa mère Cora et de ses congénères. Elle est l’ambassadrice du projet Des chevaux & des hommes initié par le Parc du Doubs et Jura Tourisme pour faire se rencontrer les amateurs de chevaux et les éleveurs. Cet été, Caméline a été évaluée avec succès lors du Concours des poulains nés dans l’année. Elle fera à coup sûr une belle jument poulinière.
FAVORISER LES HERMINES POUR LUTTER CONTRE LES CAMPAGNOLS
Les campagnols des champs (Microtus arvalis) et les campagnols terrestres (Arvicola terrestris) pullulent certaines années dans les Franches-Montagnes et les Montagnes neuchâteloises. Ils occasionnent d’importants dégâts dans les prairies et les prés de fauche. En effet, ces rongeurs dévorent les racines des végétaux sur de grandes surfaces, ce qui cause des pertes économiques importantes pour les agriculteurs. Ceux-ci sont relativement impuissants face à ces rongeurs qui ne dépassent pas 150 grammes mais peuvent être près de 500 à l’hectare.
Des études entreprises par le Parc du Doubs en collaboration avec la Fondation rurale interjurassienne, les responsables phytosanitaires et les chambres d’agriculture des cantons de Neuchâtel et du Jura sont en cours. Elles cherchent à analyser la relation entre la biodiversité des zones agricoles et les campagnols. Pour ce faire, on relève par exemple la présence de prédateurs naturels spécialisés tels que l’hermine (Mustela erminea)ou la belette (Mustela nivalis). Quels types de paysages leur sont le plus favorables? Privilégient-ils les haies et bosquets ou les murs de pierres sèches et les murgiers? Toutes ces informations permettront de prendre des mesures pour favoriser ces petits carnivores et tenter de réduire les populations de campagnols.
Pour plus d’informations: www.parcdoubs.ch
MARJORIE BORN