Partir en balade, c’est quitter, pour un temps, la grande auto-route du quotidien et prendre un chemin différent. Moins fréquenté, moins rectiligne, bien plus imprévisible dans ses émotions, le chemin marché obéit à des règles différentes: s’il a bien un départ et une arrivée, son but compte moins que les sinuosités qui l’y conduisent. Et surtout, si la randonnée s’inscrit naturellement dans un calendrier et qu’on la planifie autant qu’on s’en réjouit, elle porte en elle-même sa propre définition du temps.

L’heure passée à randonner ne s’égrène pas au rythme des rendez-vous à caser ou des tâches à effectuer, mais à celui des pas sur le sentier, des battements de son cœur et du souffle qui l’anime. Et c’est le lent défilement des horizons, la subtile évolution des perspectives ou au contraire l’irruption d’un point de vue inattendu qui façonnent la trame temporelle sur laquelle évolue le marcheur.