DÉCOUVRIR
VALLÉE DE JOUX
UN ÉCRIN DE NATURE
À la fois isolée et proche de la plaine, la vallée de Joux est un de ces joyaux bruts dont l’éclat se révèle à ceux qui s’y attardent. Alors, les portes s’ouvrent et l’on découvre des femmes et des hommes à son image, profondément en accord avec leur environnement et leurs traditions.
C’est une vallée tout en longueur, encadrée en haut par les impénétrables forêts de conifères du Risoud, en bas par le Mont-Tendre et la crête du Jura. Comme un écrin naturel qui, en son sein, cache un lac couleur saphir. La Dent-de-Vaulion se reflète dans ce miroir de 9 kilomètres carrés vers lequel tout converge et autour duquel gravite la vie de la Vallée. L’hiver, on patine sur sa surface figée par le gel. L’été, on se baigne dans son eau qui frôle parfois les 25 degrés. Ces jours-là, parasols et pédalos rivalisent de couleurs pour donner à ce plan d’eau pourtant perché à 1000 mètres d’altitude des airs de plage italienne. Magie de la géologie dans cette vallée où l’œil du scientifique voit un exemple typique de dépression karstique, aucun écoulement de surface n’alimente ni ne vide le lac de Joux. L’eau repart comme elle est venue, par les profondeurs de la terre, et il en va de même pour les deux autres plans d’eau du vallon, le lac Brenet et le lac Ter. Comme si la nature avait si bien fait les choses que tout fonctionne, ici, aussi discrètement qu’un mouvement de haute horlogerie.
YVES MEYLAN,
pêcheur, Le Rocheray
Son lieu favori: «Le lac de Joux, sans hésiter! C’est là que je me sens le mieux. Mais il y a aussi de très beaux coins sur ses rives. Je pourrais par exemple citer la pointe de sable, à deux pas du Lieu, où je me rends depuis toujours. Accessible seulement à pied, elle est bien connue des gens de la région qui viennent volontiers s’y baigner. On est sûr d’y être tranquille.»
C’est une vallée où les journées commencent tôt. Il fait encore nuit lorsque les pêcheurs poussent leurs barques sur le lac, fripant la surface de l’eau dans la lueur jaunâtre des lampes. Puis c’est comme si le ciel s’ouvrait soudain, traversé de traînées pourpres et rosâtres. Au-dessus de la Dent-de-Vaulion, dont la stature imposante apparaît dans le prolongement de la proue, les nuages se chargent de lumière. Et la barque se retrouve à flotter sur une portion de ciel encadrée par les montagnes. La main arrimée au gouvernail, Yves Meylan laisse son regard dériver par-delà les filets et les bouées tandis que nous glissons vers le centre du lac. Combier pur souche, le pêcheur a grandi au Lieu. Il vit du lac depuis vingt ans. «Je n’aurais jamais imaginé faire ce métier, confie-t-il, engoncé dans son pantalon de ciré jaune. Mais j’ai mordu à l’hameçon!» Mécanicien automobile puis garde-fort, il rachète en 2000 la cabane et le matériel d’un vieux pêcheur, revenant à ce plan d’eau qui, il n’y a pas si longtemps, faisait vivre une dizaine de professionnels. Aujourd’hui, ils ne sont plus que deux à se le partager, à connaître ses caprices, ses dangers lorsque souffle le vent du sud-ouest, et ses monts, des hauts-fonds où l’eau plus chaude attire les bancs de perches. Ils connaissent même la vitesse à laquelle il peut geler, puisque les deux pêcheurs combiers sont aussi responsables d’en sécuriser la surface pour les promeneurs sitôt l’hiver venu. Un long apprentissage qui exige d’être à l’écoute des éléments. «Quand on croit que l’on sait quelque chose, la nature a tôt fait de nous montrer que c’est elle qui commande!»
ÉVELYNE MEYLAN-AUBERT ET HANS BERNHARD,
agriculteurs, Le Lieu
Leur lieu favori: «Notre alpage des Plainoz. Nous ne nous lassons pas de faire découvrir ce balcon idyllique situé à 1200 mètres d’altitude aux touristes comme aux gens de la région. C’est tout simplement là que nous aimons être, dans le calme et parmi nos bêtes. Notre attachement à cet endroit est si fort que nous demanderons sans doute que nos cendres y soient déposées, le moment venu.»
MONDE EN MINIATURE
Du lointain, le vent nous apporte le son d’une cloche. «Lorsque je tends mes filets de nuit, je me repère à l’église du Sentier», dit Yves Meylan en désignant le village qui, dans la timide lumière de l’aube, semble à portée de main. Et c’est comme s’il l’était, dans cette vallée aux airs de miniature où l’on passe en quelques centaines de mètres des plages aux sommets. Ici, on distingue l’imposant complexe d’une fabrique horlogère. Là, c’est une trouée aménagée entre les sapins pour les skieurs. Et de l’autre côté, cette tache plus claire, grand rectangle d’herbe gagné sur la forêt par des générations d’agriculteurs, c’est l’alpage des Plainoz. Quarante-cinq hectares de pâturage où paissent quelques dizaines de vaches à la belle saison. Pour Évelyne Meylan-Aubert et Hans Bernhard, qui partagent leur temps entre leur ferme du Lieu, où ils élèvent des poules pondeuses et des vaches laitières, et les Plainoz, c’est un peu le paradis sur terre. Elle a toujours voulu être paysanne, et a repris seule l’exploitation familiale il y a trois décennies. Lui a grandi dans le canton de Berne, a bourlingué comme vacher et comme installateur de machines de traite avant de se poser sur l’alpage qui jouxte celui d’Évelyne. La suite sonne comme une évidence, bien que la légendaire rudesse des Combiers ne facilite pas la tâche au nouvel arrivant: «Plus on monte vers la Vallée, et plus les gens sont réservés, ajoute le Bernois sur le ton de l’humour. Mais si vous êtes patient, ils s’ouvrent!»
Sur la montagne aux doux reliefs, le couple d’agriculteurs joue les porte-parole d’un monde paysan en constante évolution en misant sur l’agritourisme. Nuits sur la paille, vacances à la ferme, brunches champêtres et accueil de classes ou de groupes, ils ne ménagent pas leurs efforts. «J’ai toujours aimé recevoir du monde, sourit Hans Bernhard. C’est un plaisir de voir avec quelle fascination les enfants observent les vaches.» Un désir de partager des valeurs simples mais essentielles. Et quand un visiteur leur demande si la vie n’est pas trop dure, sur cet alpage isolé, la réponse ne se fait pas attendre: «Ici, on n’a pas tout, mais on a tout ce qu’il faut.»
DANIÈLE MAGNENAT,
fromagère, Le Séchey
Son lieu favori: «L’alpage de la Têpe, au-dessus du Lieu. Je peux y monter depuis chez moi à pied, à vélo ou à cheval, en été comme en hiver, en choisissant parmi d’innombrables sentiers qui se faufilent entre les arbres. J’aime ces pâturages isolés, d’où l’on a une superbe vue sur la vallée de Joux. Nous autres Combiers, nous avons tous nos coins préférés selon la rive sur laquelle on vit.»
LES MAISONS CUIRASSÉES
C’est une vallée agricole, mais les choses évoluent. «Quand j’étais jeune, le village du Séchey comptait huit paysans. Aujourd’hui, il n’en reste qu’un.» Enfant de la Vallée, la fromagère Danièle Magnenat, elle aussi, est toujours là. Installée dans l’unique rue du Séchey, sa fromagerie voisine avec les maisons traditionnelles protégées d’une carapace. Le détail ne manque pas de surprendre les touristes de passage tandis que les Combiers n’y font même plus attention: ici, ce sont des tôles métalliques, là des tavillons en matière synthétique ou des tuiles qui recouvrent intégralement une des parois de la plupart des bâtiments. Nulle démarche esthétique à chercher derrière cette armure, seulement un moyen de s’abriter des éléments. De la bise, en particulier, qui souffle de l’est, amenant avec elle une glaciale humidité qui se glisse au gré des bourrasques par les moindres interstices.
Dans la fromagerie, il ne fait pas froid, au contraire. Autour de l’imposante cuve qui trône au centre de la pièce, Danièle Magnenat travaille dans la tièdeur et le parfum des tommes fraîchement moulées. D’un geste expert, elle puise le caillé qu’elle répartit dans les récipients de plastique avant de laisser le temps faire son œuvre. Fille de fromager, Danièle Magnenat a repris les rênes de l’entreprise familiale à 20 ans tout juste: «Au décès de mon père, j’ai dû me décider rapidement», raconte-t-elle avec pudeur. Il faut dire que la jeune femme se passionne pour ce travail exigeant: cinq ans plus tard, elle est la première femme de Suisse à recevoir sa maîtrise fédérale de fromagère. Parmi les spécialités de Danièle Magnenat, il y a la tomme de la Vallée, la sécheronnette, le combier ou le sérac, quelques fromages de chèvre fabriqués pendant l’été, mais surtout, il y a le vacherin Mont-d’Or. Un autre trésor combier qui sait se faire désirer, caché dans son écrin d’épicéa. Témoin bien vivant d’une époque où il représentait un gagne-pain pour presque chaque famille de la Vallée, la spécialité séduit toujours des consommateurs qui attendent impatiemment le début de la saison de fabrication, dès la fin du mois d’août. Issu d’un processus complexe qui exige de nombreuses manipulations, le Mont-d’Or est aussi le fromage qui donne le plus de satisfaction à Danièle Magnenat. «J’aime l’odeur du bois dans la laiterie», sourit-elle. Le bois et le lait, ou la vallée de Joux résumée en deux parfums.
FRANCISCO PASANDIN,
horloger, Le Brassus
Son lieu favori: Le Mont-Tendre. Je m’y rends en courant, à raquettes ou à peau de phoque depuis L’Orient, au moins une fois par mois en été comme en hiver. C’est une sensation particulière d’y être seul. Je ne pourrai jamais me lasser de la vue qu’offre son sommet. Vous dominez toute la région. On y voit la Dent-de-Vaulion, la forêt du Risoud… Et de l’autre côté, par temps clair, le regard porte jusqu’au jet d’eau de Genève.
LE SOIN DU DÉTAIL
C’est une vallée où on a le goût des choses bien faites. Où l’on a mis à profit les longs hivers pour s’adonner à mille travaux de patience et de précision. Ce n’est pas pour rien que la vallée de Joux fait figure de port d’attache pour certaines des manufactures horlogères les plus réputées du monde. Le son aigrelet d’un carillon mécanique résonne dans l’atmosphère feutrée de l’atelier. Midi sonne sur l’«Universelle», chef-d’œuvre de la haute horlogerie créé en 1875 dans ce berceau horloger. «Elle est considérée comme la montre la plus complexe du monde», dit Francisco Pasandin, qui peine à détacher son regard de l’objet aux galbes couleur d’or rose faisant la fierté de la région. Ce qu’il omet modestement de mentionner, c’est qu’il est parvenu à remettre en état ce joyau historique à la valeur inestimable. «T’es pas mauvais…», avait dit un professeur de l’école d’horlogerie à un jeune Francisco fraîchement arrivé de son Espagne natale. Sous la rhétorique toute combière, le compliment était bien réel. Et aujourd’hui, l’artisan est à la tête de l’atelier de restauration de la prestigieuse manufacture Audemars Piguet. Intarissable lorsque l’on évoque l’histoire de la Vallée, intimement mêlée à celle de l’horlogerie, il raconte ses périodes difficiles et ses années de grâce, les progrès technologiques et les courses aux brevets. Dans le cadran de ces montres à l’infatigable trotteuse, qui attirent désormais les vedettes hollywoodiennes sur les rives du lac de Joux, on lit bien plus que l’heure.
Ils sont trois à travailler dans le calme de l’atelier de restauration installé au dernier étage de la maison du Brassus où le fondateur de la marque dessina ses premiers garde-temps. Assis à son établi baigné de lumière, Francisco Pasandin restaure les anciennes Audemars Piguet, mais aussi les montres des fabriques disparues de la Vallée. Un travail d’orfèvre: «Les mécanismes sont uniques, les pièces qui les composent aussi. Il est souvent plus simple d’en recréer à l’ancienne qu’en utilisant des machines.» Chaque jour, il reproduit des gestes qui ont plus d’un siècle. Puis range sa blouse et chausse une paire de baskets. Entre la concentration extrême de l’atelier et ses longues courses en forêt, Francisco Pasandin a trouvé son équilibre. Spécialiste des épreuves de longue distance et vainqueur des mythiques 100 kilomètres de Bienne, il est également reconnu par ses pairs comme l’un des meilleurs horlogers de son temps.
NICOLAS REYMOND,
fustier et guide de montagne, Les Bioux
Son lieu favori: «Le Grand-Cunay. Je dois bien y grimper cinquante fois par an! C’est un sommet de la crête du Jura, moins fréquenté que le Mont-Tendre voisin, un lieu magique. Quand j’y suis, la vue me fait penser à celle que j’ai près de ma cabane en Alaska. En moins sauvage, bien sûr.»
LOIN DES YEUX, PRÈS DU CŒUR
C’est une vallée dont on doit parfois partir pour mieux y revenir. C’est le cas pour Nicolas Reymond, qui partage sa vie entre Les Bioux et l’Alaska, où il a trouvé une version sauvage du vallon vaudois qui l’a vu grandir. Il a 23 ans et son brevet de guide de montagne en poche lorsqu’il fait son sac et part pour six mois pour ces terres reculées du nord des États-Unis, dont deux à descendre une rivière sur un canot pneumatique. Le regard de l’enthousiaste quinquagénaire s’éclaire à l’évocation de cette plongée dans une nature encore préservée. L’expérience dépasse ses rêves, et il y retournera à de nombreuses reprises, seul ou en famille, jusqu’à y acheter un terrain suffisamment isolé pour vivre sa vie de Robinson moderne. Entre-temps, ce menuisier de formation apprend à travailler le bois dans sa forme la plus brute et se spécialise dans la construction de cabanes en rondins. Huit kilomètres de forêt boréale séparent aujourd’hui la maison qu’il a construite de ses mains de ses voisins les plus proches. En Alaska, le fustier vaudois découvre un autre rapport au temps et au territoire. Dans ces plaines du bout du monde, il ne recherche pas tant un dépaysement total que des reliefs et des paysages qui lui rappellent son vallon natal. «Là-bas, j’ai le sentiment de retrouver une vallée de Joux d’autrefois, que je n’ai jamais connue, mais qui devait être extraordinaire. Dans cette nature intacte, je rencontre le loup et l’ours, l’orignal et le coyote. On se sent tout petit.
LAURENT GOLAY,
menuisier et fabricant de skateboards, Le Brassus
Son lieu favori: «Le Creux-du-Croue, une combe perdue dans le massif du Noirmont. Cette curiosité géologique était un de mes spots préférés en hiver. On y montait à raquettes avec nos snowboards sur le dos pour construire d’énormes sauts! Depuis quelques années, le secteur est interdit d’accès à cette saison afin de garantir la tranquillité de la faune. Mais cela reste un très beau souvenir, et un super but d’excursion estivale.»
DEUX CLIMATS
C’est une vallée dont les habitants aiment dire, sans que l’on puisse lire dans leur sourire s’ils plaisantent ou non, qu’elle ne connaît que deux saisons: l’été et l’hiver. Le chaud et le froid, le vert et le blanc. Et encore, on raconte volontiers que les hivers ont bien changé. Qu’il y a quelques décennies encore, routes et cols étaient régulièrement recouverts d’une telle couche de neige que l’on se retrouvait bloqué au village, les enfants ravis de ce congé offert par la nature. Laurent Golay, lui, en profitait pour empoigner son snowboard et partir tracer des lignes dans la poudreuse fraîche. L’adolescent qui se sentait étouffer dans cette vallée retirée, qui ne rêvait que de partir pour la ville et qui a passé une dizaine d’années à promener ses skateboards et ses snowboards autour du monde, a bien grandi. Il est revenu et sort toujours avec le même plaisir pour dévaler les pentes à la moindre chute de neige. Menuisier, il partage son temps entre des travaux classiques et sa marque de skateboards. Frappées des initiales LGS, les planches qui sortent de l’atelier du Brassus sont de véritables œuvres d’art. Intégralement réalisées à la main avec un soin du détail qui n’a rien à envier à la tradition horlogère, elles ont permis à Laurent Golay de se faire un nom sur le marché très fermé des artisans du skateboard. Quelques tests auront toutefois suffi à cet amoureux du bois pour comprendre que les essences locales ne résistaient pas aux chocs infligés à une planche à roulettes, et il doit se résoudre à importer de l’érable canadien. Ce qui ne l’empêche pas de rendre hommage au fameux bois du Risoud lorsqu’il façonne des longboards exclusifs. «J’aime me perdre dans ces forêts, confie-t-il. Elles ont quelque chose de magique et de profondément inspirant.»
STANISLAVA NANKOVA,
directrice de la chorale, Le Brassus
Son lieu favori: «Le Brassus qui, avec sa petite rivière, ses immenses forêts d’épicéas et sa place du Temple, a un charme fou. On y cultive une recherche de la perfection, dans l’industrie horlogère bien sûr, mais aussi dans la chorale dont les répétitions ont lieu en plein cœur du bourg.»
COMME UNE FAMILLE
Il y a les pendulaires qui viennent à la Vallée pour travailler dans les fabriques horlogères. Et il y a Stanislava Nankova, pendulaire unique en son genre qui franchit chaque jeudi le col du Marchairuz pour parquer sa voiture à deux pas du temple du Brassus. Cheffe de chœur d’origine bulgare, elle est la première femme à diriger la chorale du village, cet ensemble exclusivement masculin dont la qualité n’est plus à prouver. Et elle n’est pas près d’oublier sa première visite, un soir d’hiver où elle avait dû braver des conditions dantesques. «J’ai découvert un climat particulier, mais j’ai surtout reçu un accueil extrêmement chaleureux, raconte-t-elle. C’est pendant les longs hivers que l’on prend conscience de la dimension sociale de ces chorales, qui sont comme une grande famille.» Alors que le jour tombe, les choristes rejoignent les uns après les autres le local de répétition. Ils sont une quarantaine, la plupart de la Vallée et quelques-uns «du bas», comme on dit ici. On échange des poignées de main, les manteaux s’alignent sur les patères, les partitions sur les lutrins, les choristes sur les chaises qui encerclent le piano à queue. Aux œuvres sacrées et au répertoire populaire, Stanislava Nankova a voulu ajouter des pièces issues de la tradition orthodoxe. Bientôt, les voix puissantes s’élèvent dans la nuit qui, village après village, engloutit la vallée de Joux et son lac. Comme un écrin que l’on referme.
TEXTE ET PHOTOS: CLÉMENT GRANDJEAN