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AU ROYAUME DES DÉTERMINANTS


L’impression d’entrer dans un territoire à part est renforcée par les noms si particuliers des villages de la Vallée.

C’est un petit détail qui ne saute pas aux yeux, mais qui peut rapidement obséder le visiteur. Il s’affiche en grand, à l’entrée des villages de la vallée de Joux: Le Pont, Les Charbonnières, Le Séchey, Le Lieu, puis Le Sentier ou encore Le Brassus. Tous les noms de lieux, ou presque, sont précédés d’un déterminant. Comment expliquer cette particularité propre à la région? Il faut, pour cela, se plonger dans les siècles passés. Ces toponymes révèlent en effet l’histoire locale, explique Michiel de Vaan, responsable de l’Atlas toponymique vaudois. Les deux petites lettres, insignifiantes pour certains, sont en fait riches en informations. Grâce à elles, on apprend que la Vallée ne s’est peuplée qu’au XIIe siècle, bien après l’arrivée des Romains en Suisse. Le latin n’était alors plus parlé. Un détail? Bien au contraire, souligne le spécialiste, car les déterminants n’existaient pas dans cette langue antique: «On remarque leur absence devant les noms des villes plus anciennes comme Lausanne ou Yverdon. La présence d’un article défini démontre la date récente du lieu.»

CHÊNE OU CHENIL?

Pour pouvoir s’installer à la Vallée, les premiers habitants ont d’abord dû défricher la forêt dense d’altitude – appelée Joux – qui recouvrait la région. Puis ils ont nommé les lieux, en décrivant simplement ce qui s’y trouvait. Ainsi, il y avait des stocks de charbon aux Charbonnières et les premiers arrivants auraient posé leurs affaires au Campe. Le nom du Séchey viendrait de la couleur claire des herbes sèches, recouvrant les environs l’automne venu. Parfois, le patois fait une incursion en filigrane sur les panneaux, comme aux Bioux, signifiant bouleaux. De l’autre côté du lac, le toponyme de L’Abbaye parle de lui-même, des moines y ayant trouvé l’emplacement idéal pour ériger leur monastère.

Mais la signification d’un nom ne coule pas toujours de source, comme celui du Brassus. Il est en réalité lié à la rivière qui traverse le village, se jetant dans l’Orbe, devenant son «bras supérieur». À quelques kilomètres de là, on se prend à élaborer de folles théories pour trouver le sens du toponyme le plus énigmatique de la Vallée: Le Chenit. En bon vaudois, ce terme signifie le désordre, de quoi titiller les susceptibilités de certains Combiers. Les ancêtres des habitants du coin étaient-ils particulièrement brouillons? Il n’en n’est rien, rassure Michiel de Vaan, qui toutefois n’a pas levé l’entier du secret entourant ce nom. «Vient-il de Chinit, un dérivé du chêne au XVIe siècle? Sans formes plus anciennes, difficile d’en être certain», admet-il. Il est cependant sûr d’un point: «L’origine du mot «chenit» en tant que désordre est «chenil», comme celui qu’on utilise encore pour désigner la niche du chien». Rien à voir donc avec la charmante commune du bout du lac.

 

CÉLINE DURUZ