Les Grands Sites du Goût, ou le tourisme côté saveurs

Les Grands Sites du Goût mettent en lumière treize régions de Suisse sous l’angle de leur patrimoine gastronomique. Une manière de promouvoir des spécialités moins connues que les grands classiques nationaux, qui intéressent toujours plus les touristes. Et la population locale!

Lancé conjointement par la Fondation pour la promotion du goût, GastroVaud et Vaud Promotion, le projet des Grands Sites du Goût se donne pour mission de fédérer les régions suisses autour d’une offre touristique axée sur leur patrimoine culinaire. Le principe de base? Chaque lieu est associé à un produit emblématique: de l’huile de noix de Morges (VD) au merlot du Tessin en passant par le raclette du Valais du Grand Entremont (VS), les Läckerli de Bâle ou la damassine d’Ajoie (JU), treize destinations ont déjà rejoint l’aventure, parmi lesquelles huit sont romandes. «La gastronomie locale et le patrimoine culinaire représentent un élément très important dans la découverte d’une région et permettent de plonger davantage dans la culture et les coutumes d’un pays, de vivre des expériences authentiques qui favorisent l’échange avec la population locale, explique Philipp Steiner, coordinateur des Grands Sites du Goût. Le patrimoine culinaire représente un atout touristique majeur avec beaucoup de potentiel, souvent encore sous-exploité, voire parfois difficile d’accès pour le visiteur.» C’est d’autant plus vrai en Suisse: on en connaît bien les plats nationaux, mais les spécialités régionales restent confidentielles, y compris pour les Helvètes.

DES PRODUITS BIEN ANCRÉS

Autant dire qu’il y a une marge de progression. «Même si le motif principal du voyage n’est pas lié à la gastronomie locale, cette dernière joue un rôle important dans le vécu du séjour, assure Philipp Steiner. En plongeant dans les saveurs d’un lieu, un échange culturel plus authentique se crée. Nous en sommes convaincus, l’alimentation est un pilier primordial pour réinventer
un tourisme plus durable.» Pour se démarquer sur un marché touristique national déjà bien fourni, l’équipe de coordination compte sur l’originalité de l’approche, sur l’attrait croissant des voyageurs étrangers pour la gastronomie, et des offres ciblées afin d’organiser facilement une visite dans l’une ou l’autre de ces destinations. Celles-ci participent d’ailleurs activement: «Le projet doit être porté par les acteurs touristiques, agricoles ou gastronomiques de chaque région. Le produit mis en avant ne doit pas forcément être au bénéfice d’une appellation d’origine protégée (AOP) ou d’une indication géographique protégée (IGP), mais il doit être solidement ancré dans le patrimoine régional.» Reste une question: mettre l’accent sur une seule spécialité culinaire, n’est-ce pas réducteur? «Pas du tout, réagit Philipp Steiner. Un produit emblématique permet d’attirer l’attention du public, mais derrière, c’est tout le terroir et les autres spécialités du cru qui sont valorisés.» Le projet plaît et les candidats sont nombreux à vouloir étoffer la liste: une vingtaine de sites devraient en effet bientôt faire partie de l’aventure. De quoi donner une saveur unique à vos prochaines vacances!

+ D’INFO www.sites-du-gout.ch

Le merlot, c’est toute l’élégance du Tessin dans une bouteille

Arrivé au sud des Alpes au début du siècle dernier, ce cépage d’origine bordelaise s’est révélé être idéal pour le microclimat du canton italophone. L’éventail des types de vin que l’on peut y produire est unique au monde.

Le climat méditerranéen du Tessin, caractérisé par d’abondantes heures d’ensoleillement, des hivers cléments, et une douce brise venue du lac ou des Alpes qui rend les nuits fraîches, permet au merlot d’exprimer toute son élégance. Grâce à ces conditions climatiques particulières, ce cépage d’origine bordelaise peut être vinifié de plusieurs manières pour créer une variété impressionnante de crus. En fonction de son exposition, il est possible de produire des blancs de noir, dits «blancs de merlot», ou des rosés au caractère fruité et aux arômes savoureux. Les sols plus structurés et les sites ensoleillés, quant à eux, se prêtent à merveille à la production de vins de garde.