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PRODUIRE DES GRAINES GERMÉES MAISON EST UN VRAI JEU D’ENFANT


Ultratendance, saines et goûteuses, on leur prête toutes les vertus. Face à la multitude de germoirs qui permettent de faire pousser ces microverdures, nous avons voulu tenter l’expérience pour voir si la germination était aussi simple que le décrivent les modes d’emploi.

Des pois chiches au lentilles en passant par l’oignon ou la luzerne, mille graines se prêtent à la préparation de ce qu’on appelle les microverdures.

Est-ce un modèle réduit de base lunaire, une serre lilliputienne ou un jeu de construction? Une trentaine de centimètres de la base à la pointe, la coupole, trois étages de plexiglas transparent dans lesquels s’épanouit une espèce de forêt miniature: l’objet intrigue. Cette mystérieuse installation est un germoir. Attention, pas de confusion: il n’est pas destiné à préparer vos plantons, mais bien à faire croître des plantes comestibles. Graines germées, microverdures… si l’on en croit la presse «lifestyle», ces jeunes pousses sont le nec plus ultra, aussi bien sur le plan gustatif que nutritif. Voilà pour la promesse. Reste à voir si le jeu en vaut la chandelle. Première constatation: effectivement, la pratique connaît un nouveau souffle, si l’on en croit le nombre vertigineux de germoirs différents disponibles à la commande après une simple recherche en ligne. De la version ultratechnologique à la gamme traditionnelle en terre cuite en passant par les bocaux en plastique, le choix ferait sans nul doute sourire Hippocrate qui, au IVe siècle avant notre ère, vantait déjà les qualités des pousses d’orge. Ah oui! parce que les graines germées, ce n’est pas franchement nouveau: de l’Occident à l’Orient, on les connaît depuis la nuit des
temps.

 

POUR TOUS LES GOÛTS

Trêve de considérations historiques, c’est le moment de s’y mettre. Nous avons jeté notre dévolu sur le «Sprossengarten» de la firme allemande Rapunzel, qui nous apparaissait comme le meilleur compromis entre tradition et modernité, tout en représentant un investissement raisonnable: une trentaine de francs pour le contenant, à peu près autant pour quelques sachets de graines à germer. Roquette, cresson, luzerne, radis, haricots mungos, brocolis, blé, tournesol, trèfle: le choix est large. On peut faire germer à peu près n’importe quel légume, oléagineux, céréale ou légumineuse, à la seule condition d’opter pour des semences non traitées. Pour ce premier essai, ce sera luzerne, blé et pois chiches. Avant de démarrer le processus, il faut placer une poignée de chaque variété dans de l’eau: c’est le trempage, une étape qui dure entre une et douze heures en fonction des graines choisies. On peut enfin les disposer sur les plateaux de germination, sans oublier de placer un papier buvard sous les graines de luzerne, si petites qu’elles tomberaient à travers les trous de l’installation. Et c’est tout. Ou presque: chaque jour, il faudra rincer les semences en versant de l’eau à travers le germoir, vider celle de la veille, et attendre.

UN SUPERALIMENT

Les graines germées sont un concentré de ce qui est précieux dans les légumes: véritables bombes de vitamines, elles regorgent de minéraux et de fibres. Détoxification de l’organisme, stimulation défenses immunitaires, favorisation de la digestion, leurs bienfaits sont nombreux. Et c’est en les consommant crues qu’elles conservent le maximum de leurs propriétés.

DES LOCATAIRES PEU EXIGEANTS

Au fil des heures et des jours, on se prend à jeter des coups d’oeil réguliers à cette construction transparente, que l’on a pris soin de placer dans un lieu lumineux mais pas directement éclairé par le soleil. Aux heures les plus chaudes, les parois intérieures se couvrent de buée, première trace d’activité dans la bulle de plastique. Ce sont ensuite de minuscules germes qui apparaissent, d’abord chez la luzerne, puis à tous les étages.
L’avantage du processus, c’est qu’il est gratifiant: au contraire d’une plantation traditionnelle qui demande des semaines de patience, la pousse est ultrarapide. Deux ou trois jours après la mise en place, les premières touches de verdure sont visibles. Attendez encore le même laps de temps et vous pouvez passer à la récolte. Ou presque: pour être totalement honnêtes, notre premier essai n’est pas entièrement couronné de succès. Si la luzerne grandit à merveille, le blé nous laisse un peu désemparés face à ce qui ressemble à un parterre d’herbe à chat, plus décoratif que comestible. Mais ce n’est rien à côté des pois chiches. Est-ce à cause d’une humidité trop importante? D’un ensoleillement trop faible? D’un coup du sort? Nous ne le saurons jamais. Une chose est sûre: les légumineuses ont moisi, dégageant une odeur nauséabonde.

Allons, ce n’est pas un simple revers qui va nous décourager: on nettoie le tout et on recommence. Heureusement, le germoir est conçu pour résister au lave-vaisselle. Luzerne, radis rouges et haricots mungos, voilà notre trio de choix pour cette deuxième tentative. On scrute la croissance des germes avec une certaine appréhension, on veille à arroser avec parcimonie, on couve amoureusement cette vie en devenir, et… Victoire! Cinq jours après la mise en place des semences, nous pouvons croquer nos premières pousses, dont les minuscules feuilles se colorent d’un beau vert électrique. Saveur fraîche pour la luzerne, intensément piquante pour le radis, doucereuse pour le mungo.

UN COUP DE PEPS EN CUISINE

Il ne reste plus qu’à trouver comment les consommer. D’accord, une pincée de pousses de luzerne est du plus bel effet sur une tartine de fromage frais ou à la surface d’une soupe, mais la production est étonnamment abondante, même sur un plateau mesurant à peine une vingtaine de centimètres. Ajoutez à cela le fait que les jeunes pousses se conservent peu de temps et vous obtenez une fenêtre de trois ou quatre jours durant lesquels votre alimentation se composera largement de ces germes certes plutôt appétissants, mais pas si évidents à apprêter. D’où l’intérêt de mélanger les variétés et, pourquoi pas, de retirer un ou deux des étages de l’installation. Ces ajustements réalisés, chacun aura tout le temps d’explorer l’offre en graines et leur potentiel culinaire: déposées sur des plats cuisinés, sautées en accompagnement, glissées dans un sandwich ou disséminées dans une salade, elles donnent des couleurs et des saveurs à une assiette.

LES PLUS ET LES MOINS

Les points positifs :
– Très facile d’usage.
– Processus rapide.
– Grand choix de graines à germer.
– Aspect décoratif.

Les points négatifs :
– Notice d’utilisation un peu vague.
– Moisissure inexpliquée de certaines graines.
– Suivi quotidien indispensable.
– Les graines germées se conservent peu.

VERDICT

Pour une première, notre expérience est positive: la plupart des graines testées arrivent à maturité en ne demandant que très peu de travail, faisant du germoir une alternative ultrarentable pour ceux qui aiment agrémenter leur cuisine de jeunes pousses qui se vendent à prix d’or dans le commerce. Mais pour l’utiliser de manière régulière, il faut trouver son rythme de production et oser intégrer pleinement les graines germées à son régime, sans quoi la miniserre risque bien de se retrouver au fond d’un placard après quelques semaines.

 

Clément Grandjean

 

+ D’INFOS Test effectué sur le modèle BioSnacky Sprossengarten de Rapunzel.