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Face à une offre qui ne cesse de s’élargir au gré des nouvelles tendances de jardinage et de société, on peine parfois à s’y retrouver. Que recouvrent les différents labels des terreaux et quels critères prendre en compte pour faire le bon choix? Le point avec un spécialiste.

Le terreau produit en Suisse se décline en près de 80 sortes différentes: de quoi donner le tournis dans les jardineries! D’autant que des nouveautés viennent chaque année compléter l’assortiment. «Mais en fait, la plupart sont constitués des mêmes matières premières: terre végétale, compost d’écorces, sable, fibre de bois ou de coco, perlite ou argile expansée. Seules les proportions varient en fonction de la structure, des nutriments et du pH souhaités», explique Jacques Robadey, conseiller chez Ricoter.

 

UNIVERSEL OU PARTICULIER

Deux grandes catégories doivent d’emblée orienter le choix des jardiniers: le type de plante et la taille du contenant. «Les bruyères, camélias ou myrtilles exigent une terre acide, ce qui n’est pas le cas des annuelles de balcon. Ni des orchidées, qui nécessitent de l’écorce de pin. Les légumes et aromatiques, les semis, les rosiers, les cactus, les arbustes ou les plantes aquatiques auront également des besoins différents», indique l’expert. En outre, un petit pot pour l’intérieur et un grand bac d’extérieur devront être remplis d’un substrat adapté à la dimension et à la durée de vie de la plante. Quant au terreau dit universel, à petit prix, Jacques Robadey estime qu’il est souvent beaucoup moins polyvalent que son étiquette le laisse supposer. Généralement composé d’éléments grossiers, il est surtout adapté aux plantations d’extérieur.

SE PASSER DE LA TOURBE?

Pour éviter de dégrader des biotopes vieux de milliers d’années, de plus en plus de producteurs de terreau renoncent à la tourbe. «L’extraction de cette matière première est interdite en Suisse, mais pas son importation. Dans notre pays, la plupart des acteurs de la filière se sont toutefois engagés à en réduire au maximum l’utilisation, ce qui n’est pas encore le cas chez nos voisins», relève le spécialiste.

PIONNIER HELVÉTIQUE

Principal producteur de terreau en Suisse, Ricoter exploite deux usines à proximité des sucreries d’Aarberg (BE) et de Frauenfeld (TG). Créée il y a quarante ans afin de tirer parti de la terre végétale résultant du lavage des betteraves, l’entreprise a passé d’environ 8000 m3 produits en 1984 à 250 000 m3 en 2020 (soit une moyenne actuelle de 4,5 millions de sacs par an). Ce volume correspond à environ 30% de la consommation des jardiniers professionnels et amateurs de notre pays. Les deux tiers restants sont importés, essentiellement d’Allemagne et de France. www.ricoter.ch

BIO ET MÊME VÉGANE

Répondant aux exigences des jardiniers amateurs, près de 80% de la production suisse de terreau est bio. «Ce label certifie que l’azote utilisé, au lieu d’être d’origine synthétique, est organique, à base de farine de plume ou de raclure de corne.» Pour se diversifier encore, Ricoter est même le premier fabricant à proposer une version végane, composée d’un engrais azoté de source végétale. Mais, de l’avis du spécialiste, ces appellations ne sont pas déterminantes quant à l’efficacité des terreaux.

TOUJOURS PLUS LOCAL

La tendance actuelle étant à la production de proximité, à quand un terreau 100% helvétique? «Nous proposons déjà plusieurs substrats pour fleurs, géraniums et rhododendrons à base de matières premières uniquement suisses. Mais, ne disposant pas d’argile expansée ou de pierre volcanique indigènes, on ne peut guère élargir cette gamme pour l’instant», précise Jacques Robadey. Pour diminuer l’empreinte environnementale de la filière, la prochaine grande étape sera de se passer de fibre de coco, succédané de la tourbe. Et de privilégier des composants locaux comme le charbon végétal, bon capteur de carbone. Ricoter en a intégré 5% à son terreau pour jardin surélevé, bénéficiant du label CO2-clean.

 

À RENOUVELER ET RECYCLER

La durée de vie d’un terreau dépend de celle des plantations. «On ne rempotera pas souvent un grand arbre, mais des apports réguliers seront conseillés pour compenser la perte d’éléments nutritifs. Pour une caissette de balcon, en fleurs d’avril à octobre, il vaudra mieux renouveler le substrat chaque année, car, au fil des arrosages, les fibres se dégradent et la structure s’affine, risquant de trop compacter les racines», signale Jacques Robadey. Et de préciser que le terreau usagé est facilement recyclable dans un compost de jardin ou de ville.

 

Céline Prior