Portraits
PORTRAITS FLEURIS
Quatre Romands nous ouvrent les portes de leur petit paradis. Leur point commun? Toutes ces personnes portent une grande attention à l’esthétique de leur lopin de terre, dont elles forgent au quotidien le caractère unique. Rencontres entre arbustes et fleurs.
Cette retraitée se royaume au milieu d’innombrables plantes
Dans le jardin de Madeleine Chalon, à Bussy-Chardonney (VD), des centaines de fleurs différentes s’épanouissent aux côtés de petits arbres fruitiers, de plantes aromatiques et de mobilier chiné çà et là. Le lieu est à l’image de sa propriétaire: authentique.
C’est en découvrant un article de presse sur les activités de Jardilisle, dynamique club de jardinage du pied du Jura, qu’un déclic s’est produit dans l’esprit de Madeleine Chalon. «Je venais de prendre ma retraite et je me suis dit: ça, c’est pour moi! J’ai immédiatement contacté la présidente de l’époque, Marion Casselle, et l’aventure a commencé.» À l’arrière de sa petite maison, au coeur du village de Bussy-Chardonney (VD), elle dispose d’un espace de quelques centaines de mètres carrés. «Mais j’avais déjà un peu transformé l’endroit, aménagé des petits chemins recouverts de dalles récupérées dans les vieux murs. Ces allées, je les ai volontairement voulues sinueuses, pour que le jardin ne se dévoile que progressivement.»
Au fil du temps, Madeleine développe ses connaissances. «J’aime créer de mes propres mains, exprimer mon ressenti. Ici, c’est mon royaume», partage-t-elle avec modestie. Les fleurs et les plantes, elle a cessé de les compter depuis bien longtemps! Elle en bichonne des centaines. La Vaudoise cite ses euphorbes, dont la griffithii qu’elle adore pour son éclatante floraison, ou l’étonnante et majestueuse characias. Sans compter la monumentale glycine, qui laisse sans voix.
LE GESTE
Dès la mi-mai, Madeleine Chalon plante l’érodium à fleurs de pélargonium, une vivace dite xérophyte pouvant parfaitement s’adapter en milieu sec. «J’aime beaucoup cette espèce, confie la Vaudoise. Elle trouve idéalement sa place en bordure de plate-bande, ne nécessite que peu de soins et fleurit constamment jusqu’aux premières gelées, si l’on n’oublie pas de la débarrasser de ses parties fanées.»
UNE FLEUR
Originaire de Chine et du Japon, l’iris japonica est une iridacée dont la délicatesse évoque celle de l’orchidée. Souvent utilisée en massif ou en couvre-sol, cette plante rhizomateuse s’épanouit sans difficulté à l’ombre. «Je l’adore! Lorsque je l’ai vu fleurir pour la première fois, j’ai craqué! Elle se développe rapidement, s’étale, faisant naître d’autres pousses. Je l’ai acquise lors d’un troc et lui laisse désormais trouver sa place au jardin.»
Une riche biodiversité niche au coeur de son espace vert
Autour de la maison familiale située à Granges (FR), Jane Demaurex a conçu un univers d’où se dégage une belle énergie. Sur une surface de 750 m2, de nombreuses variétés de fleurs et de légumes côtoient une multitude de petits animaux.
Au loin, les Dents-du-Midi, plus près, les Rochers-de-Naye. Au coeur de ce panorama grandiose se niche une véritable perle: le jardin de Jane Demaurex, à Granges (FR), dans le district de la Veveyse. Cet espace vert, d’une harmonie rare, réjouit autant le coeur que les yeux. «La nature est simplement belle, même s’il faut accepter qu’un jardin ne soit pas forcément parfait», reconnaît-elle.
Jane Demaurex aime aussi bien l’aspect potager qu’ornemental, associant beauté et comestibilité. Aussi, des dizaines de variétés de fleurs côtoient-elles tout autant de légumes. Adepte d’une forme de permaculture, la Fribourgeoise tient à ce que ses sols soient nourris naturellement, et prépare ses propres composts, ses purins d’ortie ou de consoude. Sur son lopin de terre, tulipes, pivoines, iris ou muscaris voisinent avec l’edelweiss ou le thym. «Regardez! Sur cette petite plate-bande, pas moins de trente variétés de fleurs et de plantes cohabitent. Et de précieux auxiliaires, comme la coccinelle, participent à la régulation des envahisseurs, à l’image du puceron.» Le paradis de Jane grouille de vie, de sons, d’odeurs et de saveurs! Batraciens, hérissons ou chauve-souris en sont d’ailleurs des hôtes réguliers, sans oublier une profusion d’oiseaux.
LE GESTE
«Dès début mai, je cueille régulièrement des fleurs de mon jardin pour confectionner des bouquets que j’ai plaisir à offrir. Cette attention fait partie intégrante de l’entretien de cet espace!» Un geste rendu d’autant plus précieux par le soin qu’apporte Jane à rechercher la meilleure harmonie possible dans le choix des couleurs, des parfums et des variétés, n’oubliant jamais de remercier la nature pour ce qu’elle lui donne.
UNE FLEUR
Jane Demaurex a tenu à mettre en avant un exemple de composition, qu’elle réalise en pots ou en massif. Là, les pensées côtoient les saxifrages et le pourpier. «Au printemps, c’est absolument magnifique! Et les fleurs de pensées sont comestibles, apportant une touche d’élégance à la table, sur une salade par exemple. J’aime l’idée que ces arrangements extérieurs soient aussi beaux que passionnants gustativement.»