EN BREF
UN JARDIN CITADIN QUI CRÉE DU LIEN
Depuis 2017, un collectif dynamique a redonné vie à une petite parcelle de verdure au centre-ville de Vevey (VD). Cette année, le jardin fait une mue complète. Au coeur du quartier Plan Dessus, en périphérie d’une aire de jeux très fréquentée, la place Robin abrite en effet un petit espace vert permacole et participatif, qui se veut un lieu de rencontres, créateur de liens entre la population et l’environnement. Ce projet, mené par l’association Permaculture Riviera, a aussi pour objectif de contribuer à la transition écologique et sociale du quartier Plan-Dessus, incluant notamment un système de compostage. Courant mars, la construction de zones de culture et la plantation d’une haie arbustive indigène seront finalisées. Outre les activités potagères qui s’ensuivront, des ateliers pédagogiques et pratiques de sensibilisation ainsi que des animations et des discussions y seront organisés au fil des saisons.
UNIES FACE AUX LAURELLES
Afin de promouvoir la biodiversité dans l’espace bâti, l’Alliance vaudoise pour la nature et la division Biodiversité et Paysage de la Direction générale de l’environnement ont lancé un appel à projets aux communes du canton pour venir à bout des lauriers-cerises. Leur croissance rapide et leur fort potentiel occultant font que ces laurelles sont encore souvent plantées dans les jardins et bordures, ce qui rend la lutte contre cette invasive exotique d’autant plus complexe. L’action soutient ainsi financièrement l’arrachage des «Prunus laurocerasus» sous forme de haie de tous les terrains communaux vaudois et chez les particuliers intéressés, ainsi que le remplacement par des espèces indigènes.
AU MENU DES ABEILLES
Menée par l’Institut fédéral suisse de recherche sur la forêt, la neige et le paysage WSL, une équipe internationale a étudié l’alimentation et la survie des abeilles sauvages en ville. Les scientifiques ont installé des hôtels à insectes dans 80 espaces verts publics répartis dans cinq villes européennes, dont Zurich. À la fin de l’été, ils ont déterminé de quels végétaux provenait le pollen restant dans les nids. «Le pissenlit et le trèfle ont peu, voire pas du tout contribué au régime des abeilles étudiées. En revanche, les espèces ligneuses et ornementales, tel le sophora du Japon, se sont avérées une ressource prisée, a indiqué le WSL. Cela montre que pour sauvegarder les abeilles solitaires, des forêts urbaines diversifiées devraient être encouragées.»
JUBILÉ PAYSAGER
Créée il y a 50 ans en Suisse, la formation en architecture du paysage doit beaucoup à un personnage qu’elle met cette année à l’honneur: Walter Brugger (1924-2002). À l’origine de la filière mise en place en 1971 au sein de l’École d’horticulture de Châtelaine (l’une des ancêtres d’HEPIA), il a été le premier architecte paysagiste à ouvrir un bureau indépendant à Genève et a marqué les espaces publics et privés de son époque. On lui doit notamment la Cité du Lignon (photo), l’Organisation mondiale de la santé, l’autoroute Lausanne-Genève avant l’Expo 64 ou encore les terrasses des Hôpitaux universitaires de Genève et l’arborétum d’Aubonne (VD). Pour célébrer ce jubilé, des professionnels du patrimoine et des jardins proposeront, tous les dimanches du mois de mai, des visites de plusieurs des sites conçus par Walter Brugger.
UNE POMME EN VEDETTE
Fructus, l’association pour la sauvegarde du patrimoine fruitier, a nommé variété suisse de l’année 2022 une pomme du canton de Saint-Gall. Connue depuis deux siècles, la beeriapfel de Niederhelfenschwil doit son nom à sa couleur, «Beeri» signifiant «baie rouge» dans le dialecte de la région. La santé des arbres – peu sensibles aux maladies fongiques –, la qualité fruitière ainsi que du jus ont contribué à sa sauvegarde. Grâce à plusieurs initiatives, cette variété est en train de reconquérir les vergers. Depuis quelques années, des pommiers beeriapfel certifiés sont en vente dans plusieurs pépinières helvétiques. Et Fructus a organisé, en partenariat avec la commune de Niederhelfenschwil, la transformation et la commercialisation locales de ces fruits. De cette coopération résulte un cidre doux monovariétal, disponible dans les magasins du village.
À VOS JUMELLES POUR OBSERVER LES OISEAUX
Si chaque printemps est marqué par le retour des hirondelles, il l’est aussi par un rendez-vous très apprécié des ornithologues amateurs: l’action «Oiseaux de nos jardins». Organisée par BirdLife Suisse, elle invite les particuliers, les familles et les écoliers à observer et compter, pendant une heure, les passereaux et autres volatiles dans leur terrain, sur leur balcon ou dans un parc. L’an dernier, plus de 4500 personnes avaient participé à l’opération, signalant finalement 136 242 oiseaux de 163 espèces. La plus répandue? Le moineau domestique, suivi par le merle, la corneille noire, la mésange charbonnière et la pie bavarde. Mais au fil des éditions, le constat que la grande majorité des espèces sont de moins en moins visibles dans les jardins se confirme malheureusement. D’où l’importance d’y planter des arbres et arbustes indigènes, de favoriser les prairies fleuries et d’aménager de petites structures comme des tas de branches ou des murs en pierre sèche ainsi que des points d’eau. La prochaine action aura lieu du 4 au 8 mai.