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Des semis à l’entretien de vos outils en passant par des propositions de lectures ou des astuces de jardiniers romands, notre dossier pratique vous donne des clés pour profiter au mieux de votre potager.

Elle allie le plaisir de la terre et celui des bons petits plats

Sur les hauts du village de Bussy (FR), non loin de Payerne, Céline Stauffer s’est découvert un intérêt grandissant pour le jardinage. Là, au pied de grands arbres inspirant une certaine tranquillité, elle bichonne légumes et plantes aromatiques qui viendront délicieusement étoffer sa cuisine.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Céline Stauffer a toujours été attirée par la nature. De son enfance passée à la campagne, elle garde en mémoire le soin que ses parents mettaient à n’acheter que des produits frais. «Mes premiers travaux au jardin, je ne les ai commencés qu’en 2018, au terme de plus de vingt ans d’une vie professionnelle aussi passionnante qu’exigeante, celle de cavalière de saut d’obstacles.» Aujourd’hui, Céline Stauffer y consacre deux à trois heures par jour. «Jardiner, c’est un super passe-temps, non?»
Dans la petite serre qu’elle a installée à l’ombre des quelques grands arbres de la propriété familiale de son conjoint, dans des bacs de talus et sur une fine plate-bande pousse une grande diversité de légumes et quelques plantes aromatiques. Quelques mètres carrés où salades d’hiver, épinards ou rampons précèdent tomates, pas moins de dix variétés, carottes ou brocolis, une liste loin d’être exhaustive. «Des haricots verts aussi, dont ceux à Marcel, le prénom du papa de mon conjoint, une variété très fine au palais!» Chez elle, l’engrais est bio, le désherbage manuel. «Et s’il reste un peu d’herbe, ce n’est pas si grave. Je sème, je plante, je soigne et je récolte. Les mains dans la terre, je me sens bien.»

L’ASTUCE DE CÉLINE STAUFFER

«Quelque 90% des légumes et des plantes que je cultive proviennent de mes propres semis. De février à avril par exemple, je m’attelle à ceux du basilic, trois ou quatre différents dont le thaï et le sacré, aux mille vertus et, une fois séchés, excellents en tisane.» Céline Stauffer suit le rythme du calendrier lunaire. Son basilic, elle le sème en jours feuilles et en lune ascendante. «Il faut aussi être attentif à ne pas trop le mouiller, lui garantir une bonne exposition à la lumière, sans qu’elle soit directe. En automne, dans ma serre, je nourris la terre d’un mélange de fumier de vaches et de feuilles mortes du jardin. Dès le printemps suivant, j’interviens avec une rotogriffe, un outil permettant un travail de la terre par rotation tout en respectant la nature du sol. Ensuite, avec une petite griffe de jardin, je retire les éventuels cailloux et débris de bois.»

Le potager vu comme un espace de méditation

Il sème, cultive et multiplie! Des plantes grasses et des vivaces, mais aussi et surtout des légumes qu’il prend plaisir à offrir, sous forme de plantons. Étienne Volery, habitant de Penthalaz (VD), éprouve bien plus qu’un simple attrait pour le jardinage, il y voit une source d’inspiration idéale.

 

Que ce soit chez lui, à Penthalaz, ou à La Sarraz (VD), dans ses ateliers, l’univers de l’artiste Étienne Volery est empreint de poésie et d’un grand respect du vivant. Ingénieur en architecture du paysage, graveur, sculpteur, peintre, l’homme s’est pris de passion pour le jardinage au retour de son voyage de noces, un tour du monde de deux ans. «Les années ont passé, l’envie est restée intacte. Prendre soin de la terre, c’est aussi prendre soin de soi.»
Adepte de permaculture, il entretient un carré de jardin au pied d’un majestueux séquoia. Il a aussi conçu une serre de trois mètres carrés à partir de matériaux de récupération et a transformé des bacs de transport CFF en petits potagers surélevés. «J’y plante tomates et salades, j’y expérimente différents choux également, dont le kale que j’adore en salade, juste souligné d’un trait d’huile d’olive, d’un jus de citron et d’une pincée de sel.» Ses espaces accueillent encore aubergines, courgettes, ou piments, pour ne citer qu’eux, mais aussi des herbes aromatiques. Ses engrais naturels, purins d’ortie ou de consoude, sont faits maison. Lorsqu’il travaille en pleine terre, c’est avec une grelinette pour en respecter la vie microbienne: «Le jardinage, c’est une forme de méditation, de prière même…»

L’ASTUCE D’ÉTIENNE VOLER

«Mes déjeuners, je les agrémente de saveurs à l’italienne, de fromages de chèvre, de piment et, bien sûr, de tomates séchées que je prépare avec amour. Elles en ont la saveur, d’ailleurs!» Du semis à l’assiette, Étienne Volery maîtrise chaque étape. Pour ses fameuses tomates séchées, c’est la San Marzano qui a sa préférence, une variété peu sensible à la maladie. Chaque graine est semée en pastille de germination, de petits cylindres composés de tourbe compressée entourée d’une fine membrane textile. «Il suffit d’ajouter un peu d’eau et elles gonflent immédiatement! Ensuite, j’introduis mes plantons au jardin.» Aubergines, piments ou poivrons suivront le même sort. «Là, j’utilise des plaques de semis individuels. Je les étage contre la fenêtre de mon atelier et leur assure une température de 23°, garante de leur bon développement.»

Dans ce havre de paix coloré, on cultive aussi la gaieté

À Yverdon-les-Bains (VD), le promeneur attentif cheminant sur le sentier qui longe le Buron s’extasie lorsqu’il découvre le jardin de Josiane Krummenacher et Michel Despont. Rien d’étonnant à cela, car dès l’arrivée des beaux jours, fleurs et légumes se côtoient en un festival de couleurs.

Influencée par son compagnon Michel Despont, féru de jardinage, Josiane Krummenacher a développé un réel plaisir à cultiver ses propres fruits et légumes. Et ce lieu où s’active le couple dès l’arrivée des beaux jours, c’est un peu leur résidence secondaire à eux. Un terrain d’à peine 200 mètres carrés fort d’un petit chalet, d’une grande terrasse enherbée et, surtout, d’un jardin très original d’environ 20 mètres carrés divisé en trois plates-bandes. «Avec Michel, nous avons imaginé un espace harmonieux, ludique et coloré, qui fasse plaisir à l’oeil.»
Dans un agencement réfléchi se côtoient les fraises et les échalotes, les kiwis et les petits pois. «Parce que ces derniers, j’adore les manger crus!» Tous deux sèment et plantent, et agrémentent l’endroit d’étonnantes réalisations à base de bois flotté, de troncs ou de calebasses que Michel a soigneusement métamorphosées. Il y a aussi des tomates, des carottes ou des haricots. Des courgettes encore, «préparées à l’aigre-doux, avec la raclette, c’est idéal!» Des plantes aromatiques, menthe et mélisse pour les tisanes, livèche, origan ou basilic pour la cuisine. «Et parmi les fruits, outre des fraises et des kiwis, des mûres et des raisinets, il y a des framboises avec lesquelles je confectionne un cheesecake que mes enfants adorent!»

L’ASTUCE DE JOSIANE KRUMMENACHER

«Cette année, j’associe les échalotes aux fraisiers. Ils ne se concurrencent pas vraiment et sont même assez complémentaires. Je plante les bulbes mi-mars, au milieu des fraisiers, lorsque la température extérieure remonte. Pour le bon développement de cette plante alliacée, il est important de laisser la pointe affleurer. Et j’espère bien faire ma première récolte au milieu de l’été! Mon papa ajoutait toujours de petites échalotes lorsqu’il préparait une fondue, en plus de l’ail.» Les plates-bandes sont légèrement surélevées, aucune n’est
à moins de 20 centimètres de hauteur du sol. «Michel a enrichi la terre d’un apport de terreau et de compost, d’un peu de sable aussi pour en aérer un peu l’ensemble. Nous avons une petite serre également, haute d’un mètre et large de 75 centimètres, nous l’installons à l’extérieur. Quasiment tous nos semis y séjournent.»

Par Éric Bernier