PRATIQUE
Comment entretenir et prolonger la vie de son sécateur
Au jardin, on lui en fait voir de toutes les couleurs. Il peut parfois accuser le coup, perdre de son mordant et de son éclat. Quelques gestes simples permettront à votre précieux outil de vivre de nombreuses années en gardant son efficacité.
On peut résumer la pyramide des besoins d’un sécateur en trois strates: être propre, ne pas rouiller et pouvoir remplir sa mission – c’est-à-dire couper. Allons-y dans l’ordre!
LE NETTOYAGE
En contact permanent avec la terre, le bois, la sève, l’eau et tout ce qui s’y trouve, l’outil voit rapidement sa propreté décliner. Le nettoyer après chaque utilisation doit devenir un automatisme: un peu d’eau savonneuse, une brosse, un chiffon ou une éponge, et hop! Sans oublier de sécher soigneusement le sécateur une fois décrassé. Le désinfecter avec de l’alcool (ou un peu de solution hydroalcoolique) est également indiqué, pour éviter la transmission de germes susceptibles ensuite de contaminer d’autres plantes, en particulier avant de tailler des rosiers, des fruitiers ou des arbustes à baies.
BROSSE ET DÉGRIPPANT
C’est inévitable: à l’usage, les minuscules dépôts qui auront résisté au nettoyage de base vont s’accumuler entre les pièces mobiles, entravant ainsi le bon fonctionnement du tout. Un petit coup de brosse métallique du côté du boulon et de l’écrou, sur les surfaces de la lame et de la contre-lame qui sont perpétuellement en contact, voire sur le ressort, permet d’éliminer ces particules gênantes. Si nécessaire, une giclée de dégrippant ménager genre WD-40, qu’on peut laisser agir pour plus d’efficacité, en viendra à bout à coup sûr. Là aussi, on prendra soin de bien essuyer le sécateur avant d’y passer éventuellement un petit peu d’huile minérale pour outils, afin de le protéger de la corrosion.
LE GRAND SERVICE
Comme tout système mécanique qui se respecte, ce bon vieux sécateur a besoin d’un service annuel! Pour le démonter, un outillage restreint suffit généralement: deux clés plates de dimension adaptée pour en desserrer écrou et boulon. Si ceux-ci sont grippés, un petit coup de WD-40 fera, là également, des merveilles. On prendra bien soin de récupérer le ressort avant qu’il ne saute et vous contraigne à vous mettre à quatre pattes pour le récupérer dans un endroit improbable… Ensuite, toutes les pièces peuvent être décrassées individuellement avec une brosse ou un tampon métallique, de l’eau savonneuse et du dégrippant, en fonction de leur état. Bien les sécher avant le remontage! En cas de doute, vous aurez pensé à photographier votre sécateur avec votre smartphone, afin d’être bien sûr de remettre chaque élément à la bonne place. Le serrage est affaire de nuance: suffisamment pour que les lames remplissent leur office, mais en évitant d’entraver leur mobilité et la souplesse de l’outil. Et une fois le remontage terminé, le petit cérémonial de l’huile s’impose!
L’AFFÛTAGE
Un sécateur n’est certes pas un bistouri, mais bien affûté, c’est un effort en moins à fournir pour la main. Ceux qui ont souffert du syndrome du tunnel carpien ou d’une épicondylite savent de quoi l’on parle! Seule la lame a besoin d’être aiguisée. Pour cela, il est préférable de démonter votre outil. L’affûtage se fait au moyen d’une pierre prévue à cet effet, trempée dans l’eau. On commence par la face biseautée, par un mouvement régulier allant du fil vers le côté chanfreiné, en appuyant en douceur – un peu comme si on voulait couper une fine tranche de la pierre, en veillant bien à passer sur toute la longueur du fil. Répéter ensuite l’opération du côté plat, avant de laver la lame à l’eau (et oui, c’est juste, d’y passer un coup d’huile après l’avoir séchée).
Blaise Guignard
LE SABLE: MAUVAISE IDÉE
Que faire du sécateur lorsqu’il hiverne? On conseille parfois de le placer dans du sable mélangé à de l’huile pour le préserver de la corrosion. Mauvaise idée, en réalité: les grains de sable risquent de s’infiltrer entre les parties mobiles et de les endommager. Mieux vaut placer votre outil à l’abri et au sec, sur une étagère, de préférence protégé de la poussière qui pourrait adhérer aux surfaces huilées. Le ranger dans son étui, si vous en possédez un, est sans doute la meilleure option.
CONSEIL N°1
Lorsqu’elles sont gainées de caoutchouc ou de silicone, les poignées de votre sécateur deviennent parfois collantes avec les années. On peut les nettoyer à l’aide de vinaigre ménager ou d’une solution de bicarbonate de soude mélangé à de l’eau.
CONSEIL N°2
Vous n’avez pas d’huile de machine sous la main? Inutile de vous ruer au «Do it yourself»: l’huile de lin fait parfaitement l’affaire… et même celle de colza.
CONSEIL N°3
Vous venez de retrouver votre vieux sécateur que vous aviez égaré il y a des années, tout rouillé? Avant de vous en séparer le coeur lourd, essayez de le mettre à tremper durant une nuit (au moins) dans un bain de vinaigre blanc de nettoyage, avant d’y prodiguer un service attentionné comprenant démontage, nettoyage et affûtage.