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TREEGETHER, LA MARQUE SUISSE QUI RÉINVENTE LE CHOCOLAT


 

À Piotta (TI), au cœur des Alpes lépontines, l’ambiance est chaleureuse et animée. Au milieu de la pièce, les fèves tournent et se heurtent les unes aux autres dans le torréfacteur, chauffées à plus de 100°C tandis que l’air se charge petit à petit d’exquis effluves. Difficile de résister à l’odeur de cacao. Fabien Coutel observe patiemment chaque étape d’un long processus qu’il connaît par cœur, jusqu’à l’emballage manuel des tablettes qu’il enverra à ses clients. Il nous la montre avec fierté: il sait qu’elle est unique au monde.
Fabien Coutel est le fondateur de Treegether, une marque lancée en septembre 2020 autour d’un concept novateur: le parrainage de cacaoyer. «Ce que nous proposons, c’est de manger un chocolat qui sort les producteurs de cacao de l’anonymat, explique-t-il. Si on met un nom et un visage sur les personnes qui cultivent le cacao, indispensable matière première qui nécessite un dur labeur, on ne mange plus le chocolat de la même façon.» Faire le lien et consommer en conscience, voilà ce qui motive l’entrepreneur. En apportant aux consommateurs des informations précises sur la provenance du cacao, et aux producteurs des renseignements sur le devenir de leur production, il œuvre pour la transparence et le respect.

CINQ VISAGES POUR CINQ CACAOS DE CARACTÈRE

Qui sont les hommes et les femmes que l’on rencontre en parrainant un arbre chez Treegether? Cinq noms et cinq visages que l’on peut apercevoir à travers des vidéos sur le site internet de la marque. Il y a Ambroise N’Koh, en Côte d’Ivoire, gagnant en 2019 du prestigieux «International Cocoa Award», récompensant les meilleurs cacaos du monde. Cultivant 1980 cacaoyers en bio et en agroforesterie depuis près de vingt-cinq ans, il ne cesse d’œuvrer à l’amélioration de ses plantations. Le goût de son cacao? Intense, il révèle des notes végétales de fruits blancs et de fleurs. Il y a aussi Odile Zara et Suzanne Jaolaza, à Madagascar. Les 650 cacaoyers de la première côtoient les goyaves, les oranges et la vanille, tous bios, tandis que les 1900 cacaoyers biologiques que cultive la seconde en plus de sa production dévoilent en bouche un mélange étonnant de pomme verte et de noix. Il y a encore Edelmira Quiroz Ponce et son exploitation perdue en plein cœur de la forêt péruvienne, accessible uniquement par une tyrolienne, autonome en électricité grâce à un projet de Treegether, certifiée biologique et fair-trade. Enfin, il y a Joseph Kiwanuka, en Ouganda, celui avec qui tout a commencé, véritable passionné produisant un cacao aux délicates saveurs de sous-bois tropicaux et de fruits secs.

UN PRIX DÉCENT

Les avantages du parrainage sont multiples pour les cacaoculteurs. D’abord, leurs fèves sont rétribuées à un prix 40% plus élevé que celui que pratiquent la plupart des acteurs du marché, ce qui leur permet de vivre décemment de leur culture. Mais la contribution de Treegether ne s’arrête pas là: «Nous finançons également des projets de développement, poursuit Fabien Coutel. Comme la mise en place de panneaux solaires ou le paiement des assurances maladie, tout en nous assurant que ces bénéfices profitent à leur communauté, pour ne pas créer de trop grandes disparités.»
Enfin, ces cultivateurs sont les seuls au monde à pouvoir déguster un chocolat confectionné à partir du cacao qu’ils cultivent. Quant au parrain, il reçoit chaque année douze plaques de chocolat de sa parcelle, ainsi que des nouvelles régulières du producteur par une newsletter.

CHOCOLATIERS CONVAINCUS

Treegether est unique à bien des égards. Chaque plaque provient de la même parcelle et possède donc l’intensité aromatique d’un unique terroir. «Avant nous, il n’existait pas, dans le monde, un chocolat fait à partir du cacao d’un seul producteur», indique fièrement Fabien Coutel. L’approche donne aussi à chaque plaque une traçabilité optimale, à la parcelle près. La transformation rapide des fèves récoltées fournit un chocolat d’une rare fraîcheur. Sans dépôt, le temps entre la récolte et la consommation est réduit, ce qui empêche de perdre en intensité aromatique. «Le chocolat devrait être considéré comme un produit frais: les saveurs sont incomparables lorsqu’il est consommé de cette façon», ajoute Fabien Coutel.
Dégustateur international de cacaos, il sait de quoi il parle. «Chacun de nos cacaos est unique. En fonction du terroir, de l’exposition, du sol, et bien entendu, du savoir-faire propre à chaque producteur.»
Et cela commence à séduire. Depuis quelque temps, il propose son cacao à des chocolatiers, encore rares, qui travaillent depuis la fève – dans le milieu, on parle de chocolat bean to bar. Jean-Paul Raffin à Martigny (VS), Pascal Kropf à Échallens (VD), la Chocolaterie de Gruyères (FR) ou la chaîne de pâtisseries Moutarlier ont déjà été convaincus par ses fèves exceptionnelles. Sans oublier le chocolatier du projet Treegether, Bruno Buletti, qui gère la transformation des fèves depuis le laboratoire du Tessin. Certains pâtissiers d’exception, comme Christophe Renou, «Meilleur ouvrier de France» installé à Genève, achètent également son chocolat. «On aimerait aussi toucher au milieu de la gastronomie, aux tables étoilées. Notre chocolat le mérite», estime Fabien Coutel. Pour lui, la satisfaction dépasse largement les difficultés rencontrées. «Être fidèle aux valeurs avec lesquelles j’ai grandi, ça vaut largement les petites contraintes quotidiennes», dit-il en souriant.

+ D’INFOS, www.treegether.com

LE PRODUCTEUR: FABIEN COUTEL

Des parents artisans, une enfance passée au contact de paysans, à découvrir la valeur des produits de la terre: c’est dans ces échanges précoces que croissent les racines d’une profonde admiration pour les métiers de l’agriculture, si importants et si peu considérés. Après des études en biologie et en agroalimentaire, Fabien Coutel trouve son premier emploi dans une chocolaterie, puis se spécialise dans le cacao chez Nestlé. En 2010, il est amené à se déplacer dans les plantations. Une révélation: «C’est vraiment là que j’ai réalisé l’importance de tous ces cacaoculteurs. Ils n’ont pas de salaire, pas de reconnaissance, on ne parle jamais d’eux alors qu’ils sont à la base de tout!» L’idée d’une alternative équitable commence à germer… La suite, on la connaît.