Cet été, cap sur les parcs suisses!

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Silvia et Christian Bähler-Eggerschwiler peuvent compter sur l’aide de leurs enfants, qui donnent volontiers un coup de main sur la terrasse ou pour accueillir les hôtes.

Un coin de paradis perché sur les hauts du lac​ des Quatre-Cantons


Un rucher réaménagé en hôtel, une yourte au cœur d’un pâturage, une terrasse nageant parmi les fleurs, et le tout avec une vue à couper le souffle: l’offre agritouristique de la ferme Gehren, à Merlischachen (SZ), a tout pour plaire à un large public.

Une yourte blanche au beau milieu de la prairie: on pourrait presque se croire arrivé dans les vastes plaines de Mongolie. Mais ce serait compter sans un paysage qui n’a rien d’une steppe extrême-orientale: entre champs verdoyants et vergers fleuris, le terrain s’incline en pente douce vers le lac des Quatre-Cantons où quelques voiliers croisent paresseusement. L’autre point de repère tout helvétique, c’est le Rigi qui se dresse droit devant la terrasse où nous nous tenons. Nous sommes à Merlischachen, sur la ferme Gehren, le petit paradis agritouristique de la famille Bähler-Eggerschwiler.

De fines baguettes de bois, des mètres de toile et beaucoup de lumière: dans la yourte, on vit un séjour hors du temps.

DORMIR COMME UNE ABEILLE

Dans ce coin de campagne schwytzoise, on cultive l’accueil et l’art de vivre depuis plus de vingt ans. «Ma mère a lancé ce qui a été notre première offre touristique en 1998, se souvient Silvia Bähler. Elle a improvisé un petit café, un Hofbeizli, comme on dit ici, en plaçant quelques tables et des chaises devant l’étable. Le coin est bien fréquenté des promeneurs, donc la clientèle ne s’est pas fait attendre.» Ce n’est toutefois que quelques années plus tard, lorsque Silvia reprend les rênes de l’exploitation, que les choses sérieuses commencent. Construction d’un bâtiment moderne, d’une cuisine, d’une chambre froide et aménagement d’une terrasse… le Gartenbeizli Gehren prend alors forme, bientôt complété d’une salle des fêtes, aménagée à l’étage de ce qui était autrefois une étable.

Entre les bosquets de rosiers multicolores et à l’ombre des parasols vert pomme, quelques promeneurs savourent une coupe de glace. Sirops artisanaux, tartes maison, salades, plateaux de viandes et fromages locaux, la carte de la petite enseigne est aussi simple que rafraîchissante. En contrebas de la terrasse, à moitié dissimulée par la végétation, une petite maison de bois attire notre attention. C’est la Bienenhaus, un ancien rucher transformé en ce que les maîtres des lieux appellent «le plus petit hôtel de Suisse». Terrasse ensoleillée, espace intérieur baigné de lumière, mezzanine et baignoire donnant sur le lac, le lieu est charmant. Et prisé: pour avoir une chance de passer quelques nuits dans le rucher, il faut s’y prendre à l’avance. Constatant l’intérêt des couples pour un tel hébergement, la famille Bähler-Eggerschwiler propose une offre romantique comprenant la nuitée, un apéritif, le repas du soir et le petit-déjeuner. Inutile de préciser que le succès est au rendez-vous. Et les abeilles? Elles n’ont pas été laissées sur le carreau: à quelques dizaines de mètres, des ruches mobiles ont été installées par un voisin apiculteur.

UNE EXPLOITATION REPENSÉE

Collaborer pour mieux avancer, c’est le choix qu’ont fait Silvia et Christian Bähler-Eggerschwiler. Lorsqu’ils ont décidé de mettre la priorité sur l’agritourisme, ils ont mis en commun les 13 hectares de leur domaine avec les parcelles d’un voisin agriculteur qui se charge désormais de l’exploitation de l’entier des terres: gestion des cultures, traite des holstein, entretien des arbres fruitiers.

OSER SE REMETTRE EN QUESTION

Il y a trois ans, Silvia et Christian complètent leur offre en réalisant un rêve né lors d’un grand voyage en Mongolie: construire une yourte devant leur ferme. Avec son diamètre de 6 mètres, son hublot central qui éclaire largement l’espace intérieur, sa structure faite de caillebotis de bois et sa toile blanche luisant au soleil, elle ne passe pas inaperçue, tout en donnant l’impression d’avoir toujours été là. «On la démonte chaque automne, puis on la reconstruit au printemps, explique Silvia. Ce n’est pas une mince affaire: il faut être entre cinq et huit personnes pour y parvenir!»

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Dans l’étable voisine, une dizaine de holsteins ruminent paisiblement. «Du temps de ma jeunesse, nous avions des vaches de race brune suisse, quelques porcs et un verger, raconte Silvia. Mais je ne me destinais pas à une vie d’agricultrice. Lorsque mes parents ont pris leur retraite, j’ai donc choisi de suivre la voie de l’agritourisme.» Aujourd’hui, la famille travaille en collaboration avec un voisin paysan, qui prend en charge la dimension purement agricole du domaine. Un fonctionnement dans lequel chacun se retrouve, et qui permet de conserver une activité agricole suscitant l’intérêt des visiteurs. Les plus courageux sont d’ailleurs prêts à se lever avant l’aurore pour assister à la traite.

SCHNAPS MAISON

Distiller les fruits à noyau du domaine, cela fait partie de l’ADN de la ferme Gehren: le «schnaps» qui agrémente les cafés servis sur la terrasse est 100% fait maison. Après que le père de Silvia s’est longtemps acquitté de cette tâche qui exige savoir-faire et matériel perfectionné, c’est au tour de la génération suivante de s’y atteler. D’ici peu, l’étage inférieur de ce qui fut l’étable des taureaux sera aménagé en distillerie artisanale. Un autre atout pour cette enseigne agritouristique.

Sur la terrasse, les promeneurs et les cyclistes de passage font honneur aux spécialités concoctées par Silvia: salades, gâteaux, glaces et boissons maison sont à la carte.

DES CLIENTS FIDÈLES

Au-dessus de la yourte, un drapeau suisse claque dans le vent. Des sommets qui nous entourent aux vaches qui ruminent paisiblement, le cadre remplit tous les critères du cliché helvétique. Et ce n’est pas pour déplaire aux touristes qui font halte dans la ferme Gehren: «Environ 80% de notre clientèle est étrangère, note Silvia. Nos hôtes viennent du monde entier, de l’Europe à l’Asie, en passant par le Moyen-Orient. Nous venons d’héberger un couple vivant en Nouvelle-Zélande: il y a un an, ils s’étaient offert un séjour dans la yourte pour leur voyage de noces, et ils ont choisi de réitérer l’expérience pour leur premier anniversaire de mariage.»

Qu’ils viennent de loin ou du village voisin, qu’ils soient en couple ou en famille, les visiteurs sont fidèles à cette oasis campagnarde qui constitue un camp de base idéal pour découvrir une région riche en activités de plein air: randonnée sur les pentes du Rigi, stand-up paddle sur le lac des Quatre-Cantons ou escapade dans la ville de Lucerne toute proche, il y en a pour tous les goûts. Annoncé par le tintement d’une sonnette, un groupe de cyclistes apparaît dans la cour. Silvia se lève pour les accueillir. Entre les bosquets de rosiers, l’après-midi ne fait que commencer.

 

TEXTE ET PHOTOGRAPHIES: CLÉMENT GRANDJEAN

 

+ D’INFOS: www.gehren.ch

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